Alors que le chantier de reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris est toujours sous haute surveillance concernant le risque d’intoxication au plomb comme le prouvent les dizaines d’analyses plomb mises en œuvre toutes les deux semaines, une enquête judiciaire a été ouverte concernant une potentielle intoxication au plomb du voisinage lors de l’incendie d’avril 2019. Cette investigation survient alors que l’Europe a lancé depuis peu une proposition de directive ayant pour objet d’abaisser toutes les valeurs limites d’exposition au plomb des travailleurs.
Plomb à Notre-Dame de Paris : une enquête judiciaire et des alertes pollution qui se répètent
L’incendie de Notre-Dame de Paris a causé, en termes de pollution au plomb, un sérieux préjudice qui semble s’éterniser si l’on tient compte de l’ouverture récente d’une enquête judiciaire pour intoxication potentielle au plomb du voisinage de la cathédrale. De plus, dans le chantier de reconstruction de la cathédrale, les alertes à la pollution sont nombreuses et se traduisent continuellement par de nouvelles analyses sur l’initiative du bureau de la prévention des risques professionnels (BPRP). Des analyses plomb ont dû être effectuées par deux fois dans le périmètre de la crypte archéologique localisée sous le parvis et ont révélé des résultats critiques notamment dans le sas de la sortie de secours. Le parvis et les espaces publics, telle la promenade Maurice-Carême, font aussi l’objet de contrôles répétés, et ce, à raison de quarante à cinquante mesures tous les quinze jours, donnant lieu parfois à la réalisation de nettoyages d’envergure.
Difficulté de drainage après le ruissellement d’eaux de pluie comme l’explique l’ARS ? Absence de confinement du chantier ? Normes sanitaires imprécises ? L’initiatrice de la plainte, qui a abouti à l’enquête judiciaire en cours, parle de toxicité du plomb « même à des niveaux très bas ».
Limites d’exposition plomb au travail : l’Europe propose d’abaisser les seuils limites actuels
Dans sa proposition récente de directive modificative relative aux limites d’exposition au plomb en milieu professionnel, l’Europe souhaiterait abaisser plusieurs valeurs parmi lesquelles :
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la VLEP, valeur limite d’exposition professionnelle, qui passerait de 0,15 mg/m3 (milligrammes par mètre cube) à 0,03 mg/m3 (elle est actuellement de 0,1 mg/m3 en France) ;
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la VLB, la valeur limite biologique, qui passerait de 70 µg/100 ml (microgrammes par 100 ml de sang) à 15 µg/100 ml (elle est actuellement en France de 40 µg/100 ml pour les hommes et de 30 µg/100 ml pour les femmes).
Par ailleurs, l’Europe projette d’introduire une valeur limite de plombémie spécifique pour les travailleuses en âge de procréer, identique à la valeur biologique de référence (VBR) nationale pour la population générale, si tant est que cette valeur limite existe dans l’État membre, et ne pouvant dépasser 4,5 µg/100 ml. Pour information, ce seuil est déjà celui de la VBR définie en France.
