Rénovation énergétique des copropriétés : un projet difficile encore en quête de solutions - 21/11/2022

Pas facile de changer la classe énergétique de son logement quand on est copropriétaire ! En effet, une telle ambition nécessite l’accord de toute la copropriété, voire la rénovation énergétique detout l’immeuble,et là, ça devient plus complexe,en plus d’être coûteux.

Malgré tout, durant le Salon de la Copropriété, de l’Habitat durable et connecté qui s’est déroulé les 8 et 9 novembre 2022 à Paris Porte de Versailles, la rénovation énergétique était bien la principale motivation des visiteurs.

En effet, face notamment aux diverses dispositions de lutte contre les passoires énergétiques, majoritaires au sein du parc immobilier des copropriétés, à la hausse du coût de l’énergie et à la baisse du pouvoir d’achat, beaucoup de propriétaires de logements en copropriété trop énergivores aspirent à trouver la solution la moins coûteuse et la plus durable pour ne plus être pénalisés par les politiques énergétiques actuelles applicables aux logements.

Mais pourquoi est-ce si difficile de rénover en copropriété et quelles sont les solutions actuellement à l’étude pour que ce type de projet puisse enfin se concrétiser au sein de toutes les copropriétés énergivores, quels que soient les moyens dont elles disposent ?

Améliorer la performance énergétique d’une copropriété : des obstacles très diversifiés

La rénovation énergétique d’une copropriété est une tâche qui implique diverses contraintes alors que les copropriétés sont déjà soumises à beaucoup d’autres : diagnostic technique global (DTG), fonds de travaux, plan pluriannuel de travaux (PPT), DPE collectif, individualisation du chauffage, etc.

Depuis quelque temps, les réglementations s’enchevêtrent et certaines, par leur application quasi simultanée, deviennent de plus en plus opaques pour la plupart des copropriétaires. Qui plus est, ils savent que malgré les aides à la rénovation énergétique, dont les gains énergétiques qu’elles engendrent sont d’ailleurs très controversés, le reste à charge est trop important.

En plus, comment exiger des copropriétaires d’un même immeuble, aux revenus très hétérogènes et dont certains n’adhèrent pas à ce type de projet ou qui possèdent un logement déjà bien noté au DPE, qu’ils contribuent financièrement aux travaux de rénovation énergétique de la même façon ?

Insuffisance des aides, besoin de conseils, manque d’accompagnement, divergences d’intérêts et de situations, les raisons ne manquent pas pour expliquer pourquoi la rénovation énergétique de toutes les copropriétés trop énergivores tarde à se mettre en place.

Pourtant, au vu du risque de dévalorisation des biens de copropriété en raison de leur mauvaise note de performance énergétique, il est essentiel que tous les freins à la rénovation énergétique en copropriété puissent être éradiqués.

Quelles solutions pour faire avancer la rénovation énergétique en copropriété ?

Alors que l’efficacité des travaux de rénovation énergétique via les dispositifs d’aides tels que MaPrimeRénov’ a été remise en cause par la note de la Cour des comptes en date du 28 octobre 2022, il faut plus que jamais que les copropriétaires soient rassurés pour adhérer aux dispositifs en place. Il faut aussi qu’ils bénéficient d’un accompagnement plus étroit et de conseils avisés.

Et inutile d’espérer un report des calendriers d’obligation à la rénovation énergétique, il n’est pas du tout à l’ordre du jour aux dires du gouvernement. Toutefois, aux dernières nouvelles, l’aide MaPrimeRénov’ copropriété sera améliorée notamment pour aider les ménages les plus modestes.

Il est question aussi de faire intervenir davantage le DPE dans le calcul des aides et la vérification de l’efficacité des travaux de rénovation énergétique qu’elles financent.

Enfin, selon Elisabeth Borne, un dispositif d’aides à la rénovation énergétique performante et globale, plus simple, plus lisible et plus incitatif devrait voir le jour en 2024.


« Retour aux actualités