Le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC 3) place la question du confort d’été, soit le maintien d’un air relativement frais dans un bâtiment même en période de fortes chaleurs, au cœur de sa stratégie d’adaptation des logements. Cette orientation aura des implications directes sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) et sur l’audit énergétique, et plus particulièrement sur l’évaluation de ce paramètre au sein de ces études emblématiques.
Confort d’été : une étude d’envergure sur cet indicateur important du DPE et de l’audit
Une étude interministérielle de terrain sera lancée dès 2025 pour mesurer concrètement le confort d’été dans les bâtiments neufs et existants, rénovés ou non. Cette étude évaluera en priorité le confort d’été dans certains bâtiments tertiaires accueillant un public sensible, soit dans les hôpitaux, les écoles, les crèches, les EHPAD, etc.
Les résultats, attendus pour 2028, permettront de mesurer les avantages effectifs de la mise en œuvre de la réglementation RE2020 ainsi que des gestes de rénovation thermique pertinents. Cette base de connaissances permettra d’adapter les dispositifs de politique publique existants, y compris les méthodologies d’évaluation du confort d’été utilisées dans le DPE et l’audit énergétique. Celles-ci évolueront sans doute vers le modèle Degré Heure (DH) de la RE2020, qui inclut la localisation. Qui plus est, l’appréciation du confort d’été apparaitrait sur les annonces immobilières, pour plus de transparence dans ce domaine, et ce, dès la recherche d’un logement par un acquéreur ou locataire potentiel. L’indicateur du confort d’été serait également utilisé lors de la réalisation d’un DPE tertiaire.
Rénovation énergétique : des dispositifs d’aide à la rénovation enrichis du confort d’été
Les dispositifs d’aide à la rénovation évoluent également pour mieux prendre en compte le confort d’été. Depuis le 1er janvier 2024, dans le cadre du parcours accompagné de MaPrimeRénov’, les dépenses associées à l’installation de protections solaires extérieures et de brasseurs d’air sont éligibles aux aides financières.
Une étude d’opportunité sera menée en 2025-2026 pour évaluer la possibilité d’intégrer davantage de gestes liés au confort d’été dans MaPrimeRénov’ par geste, comme l’installation de protections solaires fixes, de brasseurs d’air ou d’occultants. Par ailleurs, un axe « Accompagnement à la mise en œuvre de solutions innovantes de rafraîchissement dans les bâtiments résidentiels ou à usage tertiaire » a été intégré dans l’appel à programmes Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) lancé en septembre 2024. Les projets lauréats seront mis en œuvre en 2025-2026.
Ces évolutions représentent une opportunité pour les professionnels du diagnostic immobilier, qui se positionnent comme des acteurs essentiels, grâce à leur évaluation de plus en plus pointue de la performance énergétique et environnementale des bâtiments, de l’adaptation des logements au changement climatique. Qui plus est, les diagnostiqueurs jouent déjà un rôle clé dans l’information des propriétaires sur les solutions permettant d’améliorer le confort d’été de leur logement et contribuent ainsi à la résilience du parc immobilier face aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes, intenses et prolongées.